L’étude ReLUTH est une recherche clinique ambitieuse soutenue par le Ministère de la Santé et de la Prévention (DGOS) par l’intermédiaire de l’Institut National du Cancer (INCA) dans le cadre du Programme Hospitalier de Recherche Clinique en Cancérologie (PHRC-K 20-034).
Le Groupe d’études des Tumeurs Neuroendocrines (GTE) soutient également ce projet qui est promu par la Direction de la Recherche Clinique de l’Institut du Cancer de Montpellier et coordonné par le Dr Emmanuel DESHAYES, médecin nucléaire.
Cette étude multicentrique vise à évaluer l’efficacité de nouveaux schémas de retraitement par LUTATHERA® ([177Lu]Lu-DOTA-TATE) chez les patients souffrant de tumeurs neuroendocrines intestinales bien différenciées.
Suite aux résultats de l’essai NETTER-1, le LUTATHERA® a été approuvé par l’Agence européenne des médicaments pour le traitement des tumeurs neuroendocrines évolutives. Bien que le traitement offre des avantages significatifs en terme de survie et de qualité de vie, la progression demeure une réalité pour de nombreux patients, avec des options de traitement limitées, soulignant ainsi le besoin crucial de recherches supplémentaires.
Notre proposition consiste à évaluer l’efficacité de 2 cycles supplémentaires de LUTATHERA® (une injection toutes les 8 semaines) par rapport à une surveillance active chez les patients déjà en retraitement après 2 cycles, avec la possibilité d’effectuer jusqu’à 4 cycles au total. Cette évaluation concerne spécifiquement les patients atteints de tumeurs neuroendocrines intestinales présentant une nouvelle progression tumorale après un contrôle satisfaisant avec 4 cycles initiaux de LUTATHERA®.
Depuis le lancement de l’étude en Octobre 2021 à l’ICM, 27 centres ont été ouverts dans toute la France. 1 nouveau centre s’apprête également à intégrer l’étude prochainement. A ce jour, 70 patients ont été inclus (sur les 176 prévus), un chiffre prometteur témoignant de l’engagement et de la collaboration de nos partenaires cliniques. Les 1er centres recruteurs ex-aequo sont l’ICM (Montpellier), l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) et les Hospices civils de Lyon, suivi par l’Hôpital Haut Lévêque (Bordeaux) ex aequo avec le Centre François Baclesse (Caen), et en 3ème position le CHRU de Lille.
La récente réunion des investigateurs, tenue le 7 mai, a été l’occasion de faire le point sur l’avancement du projet, de discuter des défis rencontrés par chaque centre et de répondre aux questions des investigateurs (critères de sélection, difficultés de recrutement, organisation des examens dans le cadre du protocole). Lors de cette réunion une attention particulière a été portée aux évènements indésirables, qui étaient conformes aux données de la littérature, sans signal d’inquiétude.
Cette dynamique collaborative renforce notre détermination à faire progresser la recherche pour le bénéfice des patients.
Témoignages des investigateurs et patients
Dr Lawrence Dierickx, Oncopole de Toulouse : « Cette étude prospective multicentrique est très intéressante avec des applications cliniques claires à la clé. Elle répond à cette question très pertinente de l’efficacité et toxicité du nombre de cycles dans ce type de traitement de rattrapage. Nous sommes très contents d’avoir été demandé pour participer dans ce projet bien organisé, avec comme bonus le plaisir de travailler avec l’équipe de l’ICM. »
Nicole, patiente de l’Institut du Cancer de Montpellier :
« Malgré les contraintes (et le stress) d’examens plus fréquents que dans un suivi plus classique, je suis bien consciente que toutes les informations tirées de ma participation seront utiles à l’avenir pour une meilleure prise en charge des malades, en particulier si cela peut éviter des séances de Lutathera »
Valérie, patiente de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest:
« Quand on m’a proposé cette étude, je n’ai pas hésité à y participer. J’avais très bien supporté mon premier traitement par Lutathera et je me suis dit que je n’avais rien à perdre, que cette étude pouvait au contraire me faire sentir utile. Si je peux contribuer, par mes retours de données, d’informations sur le traitement, sur ma qualité de vie, apporter une aide pour les patients dans le futur, alors j’ai tout gagné »