Faire progresser la recherche contre le cancer en assemblant les données génomiques de plusieurs centres européens et canadiens de pointe sur les différents types de cancers et encourager leur utilisation par la communauté scientifique mondiale, telle est l’ambition que s’est fixée le projet EUCANCan lancé le 11 février 2019. Cette initiative permettra de comparer les données de plusieurs centres de cancérologie dans le monde (Toronto, Amsterdam, Paris, Barcelone, Berlin et Heidelberg) et d’accélérer ainsi leur exploitation au bénéfice du patient.
Nommé projet de référence pour 4 ans par l’Alliance mondiale pour la génomique et la santé (Global Alliance for Genomics and Health), le projet EUCANCan est mené par un consortium de chercheurs internationaux (Canada, Allemagne, Espagne, Pays-Bas et France) dont deux chercheurs de l’Institut Curie : Emmanuel Barillot et Philippe Hupé. Ce projet, coordonné par le Barcelona Supercomputing Center, est financé par la Commission européenne et l’Institut de la recherche sur le cancer d’Ontario.
« Face à un volume de données en augmentation exponentielle sur le cancer, les chercheurs se retrouvent dans la difficulté d’exploiter toutes ces informations. Il était nécessaire de développer des procédures et de trouver de nouvelles méthodes qui permettent de faire de nouvelles découvertes à partir de l’existant. La lutte contre le cancer s’appuie sur l’expérience des cas connus. Mais la maladie est extrêmement hétérogène et deux patients n’ont jamais la même tumeur. On doit donc s’appuyer sur l’expérience des tumeurs similaires. Plus on aura de données, plus on disposera de cas proches de celui qu’on veut traiter et plus on sera efficace », explique Emmanuel Barillot, directeur de l’unité Cancer et génome : bioinformatique, biostatistiques et épidémiologie (Inserm/Mines Paris Tech/Institut Curie).