Chaque année, 2 500 enfants et adolescents français sont diagnostiqués d’un cancer. La recherche, encore très axée sur les cancers de l’adulte, doit continuer de progresser pour mieux prévenir, dépister, soigner et réduire les séquelles. A l’occasion du 15 février, journée internationale du cancer de l’enfant, Unicancer s’associe aux initiatives en cours, tant au niveau national qu’européen, et plaide pour une plus grande collaboration entre les différentes parties prenantes des Etats membres, afin de faire avancer la lutte contre le cancer pédiatrique.
Chaque année, 500 enfants et adolescents meurent du cancer en France, et près de 16 000 enfants sont diagnostiqués au niveau européen. On estime qu’un enfant sur 300 est susceptible de développer un cancer avant d’atteindre l’âge de 19 ans. On recense 60 types de cancers chez les enfants et les adolescents. Ces cancers sont différents de ceux des adultes et doivent bénéficier de protocoles de soins et d’une prise en charge adaptés.
Si, grâce aux progrès thérapeutiques, le taux de survie est élevé (80 à 85 %), les risques de séquelles sont quant à eux importants : 60-65 % font face à des complications dans les 20 années suivant les traitements et, dans les 30 années, 40 % connaissent un événement indésirable grave. Malgré ce constat, la recherche reste largement axée sur les cancers des adultes, et les cancers pédiatriques sont considérés comme des maladies rares.
« La collaboration entre parties prenantes des différents pays, avec une approche multidisciplinaire, est cruciale pour étudier les défis propres aux cancers pédiatriques et les traiter »
Sophie Beaupère, Déléguée générale d’Unicancer
Deux initiatives lancées en 2021 ont mis en lumière les défis propres à ces cancers : le Plan européen pour vaincre le cancer et la Stratégie décennale de lutte contre le cancer. Au niveau de l’Union Européenne, les mesures dédiées incluent l’initiative « Aider les enfants atteints d’un cancer » pour un accès rapide et optimal à détection, diagnostic, traitements et soins d’ici 2023, et la création d’un réseau européen des jeunes ayant survécu au cancer, intégrant le lancement d’une smartcard résumant leur dossier médical. En France, des fonds ont été alloués à l’étude des cancers pédiatriques. Des mesures sont également prévues pour renforcer leur prise en charge et la formation des professionnels de santé non spécialistes de l’enfant, élargir l’accès aux essais cliniques et aux thérapies innovantes et encourager les industriels à développer des médicaments pédiatriques.
La mise en commun et la recherche sur des données provenant de différents pays d’Europe peut conduire à de grandes améliorations en matière de diagnostic et traitements, non seulement en développant des thérapies spécifiques pour l’âge pédiatrique, mais aussi en permettant la compréhension des effets à long terme des cancers et de certains traitements (fécondité, apparition de nouveaux cancers, etc.). Comme expliqué dans notre contribution à la Stratégie décennale de lutte contre le cancer, nous proposons de mettre en œuvre :
- Des mesures garantissant la continuité du suivi lors du passage à l’âge adulte (par ex. avec des infirmières de coordination pédiatrie et adulte) et un accompagnement de chaque patient jusqu’à 10 ans après la fin de son traitement ;
- Des structures de prévention des séquelles des cancers pédiatriques et des centres de ressources, pour les patients, leurs familles et les professionnels de santé ;
Unicancer souscrit aux axes du Plan Stratégique de la Société européenne d’oncologie pédiatrique (SIOPE), qui plaide en faveur de l’égalité d’accès en Europe à des soins de qualité ; l’introduction de traitements innovants, sûrs et efficaces ; le développement de la cancérologie de précision ainsi que de la recherche sur la biologie et les causes des tumeurs pédiatriques ; la mise en œuvre d’initiatives répondant aux besoins spécifiques des adolescents et des jeunes adultes et permettant une meilleure qualité de vie aux personnes ayant eu un cancer en âge pédiatrique.
Au niveau national, Unicancer salue le récent lancement par l’INCa du premier portail français rassemblant l’ensemble des informations à destination des parents, des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, des professionnels de santé et des chercheurs. Enfin, notre Président a signé au nom d’Unicancer la « Charte d’engagement contre le cancer de l’enfant et de l’adolescent » promue par l’association Imagine for Margo, à l’occasion du colloque e-FAST pour accélérer le développement de nouveaux médicaments en oncologie pédiatrique.
La Présidence française de l’Union Européenne offre une formidable opportunité d’impulser une politique volontariste en matière de lutte contre les cancers pédiatriques. Les collaborations européennes, entre patients, chercheurs, professionnels de santé doivent contribuer à avancer dans ce domaine : proposer des traitements plus adaptés et personnalisés, générant moins d’effets secondaires et de séquelles.
Sources: Contribution d’Unicancer à la Stratégie décennale de lutte contre le cancer 2020 ; La stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 (INCa.fr) ; SIOP Europe Strategic Plan Update (2021-2026) ; EU SCIENCE HUB – The European Commission’s science and knowledge service ; Le cancer des enfants (enfantssanscancer.fr).