Il s’agit de la première étude européenne prospective visant à étudier quatre techniques de résection totale du mésorectum (TME) chez les patients à haut risque atteints de cancer du rectum.

Menée par le Pr Philippe Rouanet, avec le soutien de l’European Society of ColoProctology (ESCP) et en collaboration avec 65 centres de renom répartis dans 12 pays européens, cette étude représente une avancée majeure dans la compréhension des pratiques chirurgicales pour les cas complexes de cancer du rectum.

Contexte et objectifs de l’étude RESET

La TME est reconnue comme le traitement de référence pour le cancer du rectum, mais elle reste techniquement complexe chez les patients présentant des facteurs de risque comme l’obésité, un pelvis étroit ou une tumeur volumineuse. L’étude RESET a étudiée quatre techniques chirurgicales : la laparotomie (OTME), la laparoscopie (LTME), la chirurgie assistée par robot (RTME) et la chirurgie transanale (TaTME). L’objectif était d’identifier la technique offrant les meilleurs résultats oncologiques, notamment en termes de marges de résection, de complications post-opératoires et de préservation sphinctérienne, afin d’optimiser la prise en charge des patients à haut risque.

Principaux résultats

L’étude a inclus 1078 patients et montre que les techniques mini-invasives (LTME, RTME et TaTME) produisent des résultats similaires, bien que chaque technique ait ses spécificités. La chirurgie assistée par robot et la chirurgie transanale ont permis de traiter des cas plus avancés avec plus de conservation sphinctérienne tout, assurant une résection de haute qualité dans la majorité des cas. Toutefois, aucun groupe n’a atteint le taux de succès attendu de 85%, soulignant ainsi l’importance de l’expertise et de l’expérience chirurgicale pour optimiser les résultats.

Perspectives

L’étude RESET confirme que les techniques mini-invasives sont à la fois sûres et efficaces pour des interventions complexes, élargissant ainsi les options thérapeutiques pour les patients à haut risque. Ces résultats constituent une base solide pour de futures recommandations cliniques. Un suivi à deux ans permettra d’évaluer les bénéfices oncologiques et fonctionnels des quatre approches chirurgicales à long terme.

Nous tenons à exprimer notre gratitude aux patients et aux équipes des centres participants, dont l’engagement a permis de faire progresser nos connaissances médicales et scientifiques. Des remerciements également aux équipes de recherche clinique de l’ICM, en particulier les départements de chirurgie, de la DRCI et de Biométrie, pour leur dévouement et leur contribution essentielle à la réalisation de cette étude.

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