Paris, 17 décembre 2019 – Unicancer, qui réunit l’ensemble des Centres de lutte contre le cancer (CLCC), le French Breast Cancer Intergroup (UCBG) et la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer annoncent les résultats de l’étude SAFIR02 Breast-Immuno, démontrant l’intérêt d’un traitement par immunothérapie pour les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique triple négatif. Ces résultats ont été présentés en session orale au San Antonio Breast Cancer Symposium (SABCS), qui s’est tenu du 10 au 14 décembre 2019 au Texas.

Les cancers du sein métastatiques

Lors de la survenue de métastases, le pronostic des femmes atteintes d’un cancer du sein devient moins bon : le taux de survie à 5 ans chute de 80-90 % à environ 20 %. C’est pourquoi l’étude SAFIR02 Breast est importante. Elle ouvre en effet de nouvelles perspectives pour la prise en charge de ces femmes atteintes de cancers du sein métastatiques.

Les cancers du sein métastatiques dits « triple négatifs » : des cancers agressifs, au pronostic plus défavorable que les autres sous-types de cancer du sein

Les tumeurs mammaires sont classées selon différentes caractéristiques biologiques qui guideront la prise en charge de la patiente incluant entre autres le statut en récepteurs hormonaux et la surexpression du récepteur HER-2. Lorsqu’aucun de ces récepteurs n’est exprimé, on parle de cancers du sein « triple négatifs » (CSTN). Les CSTN représentent près de 15 % des cancers du sein, face auxquels les cancérologues ne disposent que de peu d’armes thérapeutiques.

L’étude SAFIR02 Breast : une étude randomisée, comparative, de phase II

Cette étude, promue par Unicancer et réalisée avec le soutien de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer et du laboratoire AstraZeneca, vise à démontrer que l’approche personnalisée, consistant à mettre en place un traitement adapté au profil moléculaire de la tumeur, apporte un bénéfice clinique au patient en retardant l’évolution de la maladie, ceci en comparaison à une chimiothérapie standard. Cependant, toutes les patientes de l’étude ne pouvant pas bénéficier d’un tel guidage thérapeutique, une extension du projet a vu le jour, l’étude SAFIR02 Breast-Immuno, afin d’évaluer l’intérêt pour les patientes d’un traitement par immunothérapie, le durvalumab, un anticorps ciblant la protéine PD-L1. En effet l’immunothérapie est à présent une alternative de traitement reconnue et efficace dans un certain nombre de cancers, mais dans le cancer du sein, des avancées restent à faire pour voir émerger une indication.

 

L’efficacité de l’immunothérapie en monothérapie démontrée pour la première fois sur toutes les patientes présentant un CSTN

Une survie globale médiane de 21 mois sous durvalumab en monothérapie, contre 14 mois sous chimiothérapie de maintenance a été observée chez les femmes atteintes d’un CSTN métastatique. Cette augmentation de la survie globale médiane de 7 mois est observée sans distinction du niveau d’expression de PD-L1.
« Ces résultats montrent une efficacité importante lorsque l’immunothérapie est donnée après la chimiothérapie, et suggère que l’ensemble des femmes présentant un cancer triple négatif pourrait en bénéficier alors qu’on pensait que seules les patientes avec une tumeur exprimant PD-L1 en tiraient bénéfice » détaille le Dr Thomas Bachelot, oncologue au Centre Léon Bérard, Lyon, co-coordonnateur de la recherche.

 

Une découverte rendue possible grâce au soutien et l’engagement de la Fondation ARC
Depuis 2013, la Fondation ARC accompagne et soutient Unicancer pour le développement de programmes de recherches dédiés à la médecine de précision. C’est dans ce contexte qu’a pu émerger le programme SAFIR02 Breast.
« Cette étude, réalisée grâce à la Fondation ARC confirme l’efficacité de l’immunothérapie dans les cancers du sein triple négatifs et va contribuer à l’adoption en routine de cette classe thérapeutique » déclare le Pr Fabrice André, Investigateur Principal de l’étude, oncologue à Gustave Roussy, Villejuif.