Dans un contexte particulièrement difficile, les Centres de lutte contre le cancer agissent pour assurer la continuité des soins, sécuriser la prise en charge des patients et protéger les professionnels de santé. Ils se réorganisent, innovent et travaillent en lien étroit avec l’ensemble des acteurs du système de santé pour éviter les pertes de chances. Ils participent aujourd’hui activement à la campagne de vaccination et sont à la pointe de la recherche « Covid et Cancer », en permettant un accès précoce aux anticorps monoclonaux et menant plusieurs études et essais d’envergure.
Continuité des soins en cancérologie en période de confinement : un enjeu majeur
Depuis le début de la crise sanitaire, Unicancer et ses partenaires ont, à de multiples reprises, alerté sur les conséquences indirectes de la Covid-19 : le renoncement aux soins et les retards de diagnostic de cancers. En décembre 2020, le Professeur Jean-Yves Blay, Président d’Unicancer, présentait les conclusions de l’étude menée par Unicancer « Delay to care due to COVID-19 for patients with newly diagnosed cancer and estimated impact on cancer deaths in France » estimant les décès supplémentaires par cancer de 1 000 à 6 000, du fait des retards de diagnostic, et donc de prise en charge, lors de la première vague de l’épidémie. En cancérologie, le diagnostic précoce est la clef pour maximiser les chances de guérison. « Il est indispensable que chaque patient malade du cancer, en attente d’un dépistage ou en traitement, soit conscient qu’il doit continuer à se soigner et que tous les moyens ont été mis en place pour sa sécurité et son confort. » souligne le Président d’Unicancer.
Les CLCC multiplient les coopérations pour garantir la continuité des soins et maintenir une prise en charge de qualité
Lors de la concertation du Ségur de la santé, Unicancer défendait une stratégie de santé décloisonnée et coordonnée impliquant l’ensemble des acteurs de santé sur les territoires, quels que soient leurs statuts. Cette stratégie est d’autant plus impérative en période de crise sanitaire, mais devra être poursuivie au-delà. Dans cette logique, les CLCC travaillent en étroite collaboration avec les établissements de santé partenaires, publics et privés, ainsi qu’avec les professionnels libéraux pour éviter les ruptures dans les parcours de soins. Le réseau Unicancer a notamment apporté son soutien à d’autres établissements hospitaliers.
Plus de la moitié des CLCC ont développé des coopérations avec l’hôpital public, et ce sous différentes formes :
- Fourniture de matériel ;
- Mise à disposition de personnels : internes, collaboration en chirurgie ;
- Mise à disposition de temps ou de locaux opératoires, de réanimation ou de surveillance intensive pour des patients atteints de cancer ou non.
- Prise en charge de patients atteints de cancer venant d’autres établissements afin de garantir le respect des délais de prise en charge (chirurgie carcinologique, digestive ou gynécologique, endoscopie digestive)
Selon Sophie Beaupère, Déléguée générale d’Unicancer, ce sont « autant d’exemples de coopérations formalisées dans des conventions avec les CHU, qui ont particulièrement bien fonctionné, permis de poursuivre l’activité et confirmé que les coopérations territoriales entre acteurs de santé représentent un enjeu majeur ».
Les CLCC, acteurs de la campagne de vaccination contre la Covid-19
Première cause de mortalité en France, le cancer représente également un « facteur de risque » important face à la Covid-19, les patients atteints de cancer étant souvent fragilisés par leur pathologie et leur traitement. C’est pourquoi le Professeur Jean-Yves Blay expliquait, dès la fin 2020, que ces patients « doivent être une priorité des politiques publiques de santé, particulièrement dans le cadre de la campagne vaccinale ».
A ce titre, les CLCC sont pleinement mobilisés pour vacciner les professionnels prioritaires et les patients. Ils affichent des objectifs ambitieux en termes de vaccination. Les centres ont rapidement mis en place des organisations permettant de vacciner dans les meilleures conditions et avec le meilleur accompagnement possible. Ainsi, à fin mars 2021, 57% des effectifs ont pu être vaccinés par un CLCC (80% du personnel médical et 50% du personnel paramédical). Plus de 9 500 patients ont été vaccinés dans un des 18 Centres de lutte contre le cancer. Unicancer propose par ailleurs des recommandations sur les modalités de vaccination des patients atteints de cancer. Une vigilance particulière doit être de mise pour les patients immunodéprimés ou en phase active de leur traitement, pour lesquels un suivi spécifique et coordonné est impératif.
Les CLCC, tête de pont de la recherche « Covid et Cancer »
En Europe, une dizaine de pays dont la France ont décidé de permettre un accès précoce à un premier traitement thérapeutique de la COVID à base d’anticorps monoclonaux. Cet accès est réservé aux patients adultes les plus fragiles. Quatre anticorps monoclonaux ont obtenu une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour le traitement des formes symptomatiques de COVID-19 chez les adultes, présentant un risque élevé d’évolution vers une forme grave de la maladie. En l’absence d’alternative thérapeutique, ils sont mis à disposition de quelques établissements de référence pour une administration du traitement sous étroite surveillance. Huit CLCC (Dijon, Lille, Lyon, Nancy, Nice, Paris, Rouen et Toulouse) proposent désormais ce traitement innovant à leurs patients, notamment afin de recueillir des données concrètes qui permettront d’aboutir à une véritable autorisation de mise sur le marché (AMM).
Plus globalement, la recherche clinique développée au niveau d’Unicancer et de chaque Centre de lutte contre le cancer a été particulièrement active depuis le début de la crise sanitaire. Depuis mars 2020, Unicancer et les CLCC ont conçu et mis en œuvre, dans des délais record, 20 essais cliniques dédiés aux patients atteints de cancer et affectés par la Covid-19. Plus de 300 articles ont été publiés sur ces recherches ou sont en attente de publication. Enfin, l’étude menée par Unicancer analysant les conséquences des retards de diagnostics et de dépistage liés à la Covid-19 sera publiée prochainement.
Les recherches en cours ont été poursuivies en tenant compte des recommandations établies au niveau européen et celles de l’ANSM, avec l’établissement de doctrines partagées entre Unicancer et les centres. Unicancer a en outre participé activement à l’élaboration de certaines de ces recommandations françaises, notamment l’aménagement de la distribution des médicaments en vue d’éviter le déplacement des patients.