Paris, le 11 février 2019 – Alors que débutent les réunions de concertation sur la campagne tarifaire 2019, les fédérations hospitalières (FEHAP, FHF, FHP, Unicancer) renouvellent au Gouvernement leur revendication d’une hausse des tarifs de 1% pour les établissements de santé publics, privés et privés non lucratifs en 2019. Les fédérations avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en novembre 2018 lors d’une conférence de presse unitaire. Après 8 années de baisse, une augmentation des tarifs est indispensable pour redonner au secteur hospitalier et à ses personnels les moyens nécessaires à leurs missions et à la transformation attendue du système de santé.
Les tarifs décidés par le Gouvernement sur les actes des établissements de santé sont en baisse ininterrompue depuis 8 ans plaçant ainsi le secteur dans une situation critique alors même que l’activité des établissements de santé ralentit. Résultat, plus d’un milliard d’euros de déficit des hôpitaux publics en 2018 et 30% des hôpitaux et cliniques privés également dans le rouge. C’est la chronique d’un désastre annoncé.
Cette baisse continue des tarifs, en déconnexion totale avec l’inflation des charges des établissements a malheureusement accentué les tensions sociales dans un secteur qui n’a tout simplement plus les moyens d’absorber économiquement et socialement des tarifs inférieurs aux coûts des soins.
Malgré la cure d’austérité qui lui est infligée, c’est pourtant le secteur hospitalier dans son ensemble qui finance les dépassements budgétaires des autres acteurs de santé : en 2018, l’ONDAM hospitalier a été réduit de 200 millions d’euros en cours d’année pour compenser les dépenses de la médecine de ville. Ce phénomène de ponction sur l’enveloppe hospitalière se répète et se cumule au fil des années : depuis 2014, c’est en effet 1 milliard d’euros en moins dans les caisses des établissements de santé par rapport au budget voté dans les lois de financement de la sécurité sociale – il s’agit d’un détournement désormais institutionnalisé.
Une hausse des tarifs de 1% en 2019 est indispensable pour tout le secteur, pour le personnel hospitalier, les établissements, les médecins et pour les patients. Cette augmentation est totalement compatible avec le budget hospitalier voté dans le cadre de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2019. En effet, le ralentissement tendanciel de l’activité hospitalière rend possible et nécessaire une hausse des tarifs hospitaliers.
Alors que la santé est l’un des sujets de préoccupation majeurs des citoyens, dans un contexte social et politique inédit, les fédérations hospitalières appellent le Gouvernement à revaloriser leurs tarifs de +1% en 2019. Seule une telle décision, économiquement possible et socialement indispensable permettrait d’engager une transformation positive et durable du système de santé au bénéfice des patients.